Jean-Pascal, Jonathan et Nelson de TFINTMA avec Ginette Kolinka

Jean-Pascal, Jonathan et Nelson de TFINTMA avec Ginette Kolinka

Le témoignage de Ginette Kolinka

Les élèves en parlent

Le mardi 2 octobre 2018, madame Ginette Kolinka Cherkasky est venue nous apporter le témoignage de son arrestation, en même temps que son père, son petit frère et son neveu, sa déportation et sa détention dans le camp d’extermination de Birkenau, puis de Bergen-Belsen et de Theresienstadt

Ledjo

Ma rencontre avec Ginette Kolinka m’a beaucoup marqué.
C’était vraiment prenant de voir ce petit bout de femme s’asseoir et fermer les yeux pour nous raconter dans un silence impressionnant, toute son histoire.
En classe on avait fait des recherches sur elle et on avait étudié le génocide juif. Mais avoir une survivante de la Shoah en face de soi, ce n’est pas pareil que de lire un témoignage ou écouter un cours d’Histoire ou bien voir un documentaire. On comprend mieux les souffrances vécues par les juifs pendant la guerre.
Ginette et sa famille se pensaient en sécurité à Avignon – un peu comme Violette Jacquet-Silberstein dont on a lu le livre Les sanglots longs des violons. Le pire c’est d’avoir été dénoncé… Comment les gens pouvaient faire ça ?
Ce qui m’a aussi marqué, c’est que Ginette ne pratiquait pas la religion juive : c’est à peine si elle savait que sa famille était juive…
Ensuite ce qui est touchant c’est quand elle raconte l’arrivée au camp d’Auschwitz : comment elle a dit à son père et à son frère de prendre les camions… Elle les envoie sans le savoir, à la mort. C’est juste horrible quand on y pense et on voit qu’elle est émue quand elle nous dit ça.
On a tous été marqué par le fait qu’elle s’était sentie salie et humiliée face à la nudité imposée par les nazis lors de la tonte intégrale et du tatouage.
Enfin, ce qui m’a le plus marqué c’est que Ginette n’ait jamais parlé de la déportation à son mari et à sa famille pendant plusieurs décennies. Comment elle a pu garder toutes ses souffrances pour elle ?
Un dernier élément qui m’a beaucoup ému, c’est sa gentillesse et son humour à toute épreuve.
Quelle super « mamie » !!
Ça nous montre que la vie est plus importante que tout et qu’elle vaut coûte que coûte, le coup d’être vécue.
Merci Madame Kolinka. »

Thibault

Chère Ginette, je voulais vous remercier pour votre témoignage devant notre classe.

On vous attendait avec impatience. On avait fait des recherches sur vous et le génocide juif, on avait vu en cours d’Histoire « Nuit et brouillard » et le film « La rafle » de Rose Bosch, mais avoir le témoignage direct d’une survivante de la Shoah ça nous met vraiment en face d’une réalité toujours vivante. Même 73 ans après la libération des camps, on se dit que tout pourrait se reproduire. C’est d’ailleurs ce que vous nous avez répété à la fin : « Ayez en tête, que la haine mène à tout ça ! ».

Nicolas

Ce qui m’a le plus marqué dans la rencontre avec Ginette Kolinka, c’est son sourire. On ne savait pas trop (même si on avait vu sa photo), quelle personne c’était.
Durant tout son témoignage, il n’y avait pas un bruit. Les gens écoutaient et beaucoup n’ont pas osé poser de questions à la fin.
Elle n’a pas hésité à faire des blagues avec nous, à signer des autographes, à tout le temps sourire et rigoler.
Pourtant ce qu’elle venait de nous raconter pendant plus de deux heures, était dramatique.
Je crois que ce qui m’a le plus étonné c’est à la fin quand elle nous a demandé si on l’avait crue. Comme si on pouvait douter de son témoignage et de son tatouage sur son bras. C’est fou que des personnes doutent encore aujourd’hui du génocide juif.

Eva

Le témoignage de Ginette Kolinka a été beaucoup plus accessible pour moi que des heures d’histoire. En entendant et voyant cette dame fermer les yeux tout en racontant une partie de sa vie, on a pu comprendre comment cette époque a été dure pour les juifs.  Quand elle nous a raconté l’arrivée au camp et les derniers mots à son petit frère et son père j’ai été bouleversée. J’aimerais la remercier de s’être déplacée pour nous raconter son histoire.

Jonathan

Ce qui m’a marqué, c’est quand elle a dit qu’elle n’avait plus de cœur, car rien ne peut la rendre plus triste que ce qu’elle a vécu. Parfois, nous on se plaint de ce qu’on vit maintenant, mais quand on voit ce qu’elle a vécu…

Lorenzo

Je me souviens du moment où elle raconte quand elle a annoncé à son retour des camps, la mort de son père et de son frère à sa mère et le chagrin de celle-ci, alors qu’elle n’a pas pleuré.
Cette dame a beaucoup de courage. Elle nous a dit qu’elle revoyait en cauchemar le moment où elle dit à son père et son frère de monter dans un camion pour entrer dans le camp, au lieu de marcher, et que ce camion les a directement amené vers la chambre à gaz, sans passer par l’intérieur du camp. Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir.. Je trouve courageux d’en parler à des lycéens, car elle ne sait pas si ils sont réceptifs ou non. Mais c’est sûr, on l’était tous!
Dans les livres on ne se rend pas compte, est-ce que c’est pour ne pas nous heurter ? Mais quand on l’écoute, on réalise que l’être humain peut être très cruel.

Nelson

Madame Kolinka nous a transmis sa mémoire, ce qui nous permettra à nous de la transmettre à notre tour plus tard. Et c’est important pour éviter de faire les mêmes erreurs, qui ont conduit à l’instauration du Régime de Vichy.